L'impasse des rêves

Tombé amoureux d’une inconnue en lisant son manuscrit, un jeune homme va sonner à sa porte pour le lui rendre. Il découvre alors combien sa vie réelle ressemble à son roman – un roman où une femme sous emprise raconte comment elle assassinera son mari…

En vente depuis le 10 septembre 2025

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L'Histoire

« Nous nous sommes connus grâce à une erreur d’enveloppes, un éditeur ayant renvoyé à chacun le manuscrit de l’autre. 

Dès les premières pages, c’est le coup de foudre. Et notre rencontre dans la réalité ne fera qu’amplifier l’attirance. Sauf qu’Anaïs est mariée, deux enfants. Et que son roman renferme les clés du crime que, peut-être, elle commettra l’automne suivant. »

Quand on a vingt ans et des poussières, comment concilier l’amour fou et les conséquences d’un meurtre ? Entre réalité trompeuse et fiction révélatrice, la formidable histoire d’une passion sans issue qui conduit à une renaissance.

Biographie

Didier van Cauwelaert

Romancier, auteur dramatique, scénariste, librettiste, Didier van Cauwelaert cumule depuis ses débuts prix littéraires et succès publics. Souvent qualifié « d’écrivain de la reconstruction », il est l’un des rares romanciers à avoir été adapté au cinéma à Hollywood. Traduit dans une trentaine de langues, il a publié plus de quarante livres, qui ont dépassé les six millions d’exemplaires.

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La Genèse du livre

Dès les première pages, vous décrivez tambour battant l’incident qui a préludé à votre entrée dans le monde littéraire. Vous aviez « vingt ans et des poussières » …

-… et, pour la énième fois, un éditeur me retourne mon manuscrit avec la lettre de refus classique. Mais, cette fois, elle commence par « Madame », et accompagne  Je te tuerai dimanche prochain, roman d’Anaïs Forge. D’où j’en conclus que c’est à cette jeune romancière de Haute-Savoie qu’on a renvoyé mon propre texte. Dès ses premiers chapitres,  je tombe amoureux de son héroïne. La page de titre indiquant une adresse mais pas de numéro de téléphone, je décide de me rendre sur place pour procéder à l’échange. J’ose espérer qu’elle m’a lu, elle aussi, mais je suis loin de me douter des ravages que notre rencontre va déclencher dans son foyer. 

-Pourquoi avoir attendu toutes ces années pour nous raconter cette aventure pleine d’énigmes et de rebondissements ?

-Ce coup de foudre unissant brutalement les deux passions de ma vie, l’écriture et la recherche de l’âme sœur – alors qu’à l’époque elles  ne suscitaient que l’échec –  a été le diapason de presque tous mes romans. Mais arrive un moment où la partition d’origine demande à exister, à être partagée dans son intégrité, au-delà des transpositions qu’on en a tiré. Des années durant, j’ai cherché comment raconter cette histoire. C’est elle qui a fini par me trouver. Le romancier propose, le personnage dispose.

-Tandis qu’à Paris les portes s’ouvraient grand pour vous, à aucun moment vous n’avez perdu de vue le drame qui se jouait dans ce coin perdu de Haute-Savoie. « Pitié dangereuse », comme vous mettait en garde votre père ?

-Compassion incoercible, plutôt, fruit de l’amour contrarié (ou exalté ?) par la culpabilité. Est-ce le fait d’avoir débarqué à l’improviste dans le décor réel du roman d’Anaïs qui a fait exploser sa vie ? L’éternel dilemme des causes et des conséquences …

crire ce livre vous aura-t-il permis de mieux comprendre ce qui vous est arrivé avec Anaïs, votre « premier amour d’adulte » ?

-L’écriture romanesque est la seule introspection qui fonctionne chez moi. Explorer les failles, les précipices, les vides et les trop-pleins, non pas pour s’en guérir ou s’en défendre, comme dans une psychanalyse, mais pour en tirer des émotions transmissibles, des larmes et des rires à partager, qui dès lors donnent un sens aux souffrances et réensemencent les bonheurs.

– « Notre histoire est à toi. Invente ce qui te paraîtra le plus vrai. ». Ces mots d’Anaïs vous auront-ils guidé pour écrire L’impasse des rêves ?

-Évidemment. La vérité du romancier n’a rien à voir avec l’exactitude des faits. Elle relève d’une alchimie entre l’intuition et les faux-semblants, le jeu des masques et l’authenticité, les réalités trompeuses et les fictions révélatrices. Surtout quand le fond de l’histoire est autobiographique, et que l’héroïne vous confie le droit et la responsabilité de la traiter en toute liberté. Retravailler un souvenir crucial à l’aune de son imaginaire permet de l’approfondir, de mieux l’analyser, d’en tirer davantage d’enseignement sans en être prisonnier, sans rester soumis au simple respect des événements. Il faut parfois laisser l’empathie, les non-dits, la force de l’inconscient et les clés du rêve déverrouiller les portes que la réalité a refermées. Maintenant, si vous me demandez précisément ce qui est inventé et ce qui est vrai, je préfère vous laisser le choix…

Propos recueillis par Marie Alstadt.